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L’artiste comédien
Dauphin Bulamatadi a imposé son style One man Show. Photo : Fiston Mahamba
Larousse
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Souvent négligés par la société congolaise, les comédiens
constituent l’une des couches de faiseurs
d’opinion mal exploités pour véhiculer le message. Malgré les problèmes
auxquels ils font face, certains ont pu émerger et constituent aujourd’hui l’espoir
de toute une génération. Dauphin Bulamatadi en fait partie et nous dévoile le
secret de sa réussite dans cette interview.
Par Fiston Mahamba
à Beni
La comédie au même
rang que d’autres arts comme le théâtre, la poésie, le slam,… sont classés dans
les oubliettes tant des populations que des ministères de l’Etat ayant
sous leurs tutelles ces derniers. Comme
le football est devenu aujourd’hui le seul sport privilégié en RDC au détriment
d’autres disciplines sportives, de même la musique et la danse ont primé sur
les autres activités culturelles et artistiques de sorte que l’on observe
aujourd’hui au déclin d’autres formes d’art. Nonobstant cette pente, certains
artistes luttent pour préserver leur art en vue de leur sauvegarde. Tel est le
cas de Dauphin Bulamatadi, ce célèbre comédien Congolais qui est devenu
aujourd’hui l’un des portes étendards de la comédie congolaise et se donne pour
l’émergence de ses jeunes compères.
------- Rencontre-----
-Dauphin Bulamatadi, vous êtes artiste comédien évoluant
à Kinshasa, bonjour
Bonjour
-Depuis quand vous faites la comédie ?
La comédie, moi je
la pratique depuis l’enfance. Depuis que je suis tout petit, je me suis lancé
dans la comédie.
-Qui vous a inspiré et quels sont les thèmes que vous
exploitez dans vos différentes pièces ?
Les personnes qui
m’ont inspirées comme je l’ai dit j’ai commencé dans l’enfance, je faisais rire
la famille et par après, tout à mesure que je grandissais j’ai découvert des
artistes qui m’ont inspiré notamment à l’extérieur j’ai Jamel Déboule, il ya
Vin Déballé, il ya aussi Jim Carey et ici en RDC il ya mon vieux Rock Boxsilla
Bodo et le vieux Max Kayombo, ce sont eux qui m’ont inspiré. Quant aux thèmes
que nous exploitons, c’est le vécu quotidien, la vie de tous les jours. Ce que
nous racontons aux gens dans nos blagues, ça paraît un peu comique parce qu’on
est comique mais en tout cas on s’inspire de la vie de tous les jours.
-Est-il facile de mener une vie de comédien dans la
société congolaise qui considère souvent les comédiens comme des farceurs?
Ecoutez, ce n’est
pas facile, c’est vrai, les comédiens ici en RDC nous sommes déconsidérés,
alors que la comédie que nous faisons, sincèrement qu’on se le dise, à travers
elle nous transmettons le message : le message de paix, de l’unité, le
message X ou Y. Moi je pense que la responsabilité peut venir de ceux qui sont
en train de nous gouverner, le ministre du sport, de la culture et arts donc
les autorités du pays, c’est à eux qu’incombe la responsabilité de donner de la
valeur à cet art que nous faisons. Ils privilégient trop la musique, le sport
bon ce n’est pas un problème, mais quand même vous savez que les gens aiment
bien rire. Actuellement dans des manifestations de tout genre les gens préfèrent
avoir les comédiens pour faire rire. Alors qu’on nous donne une chance pour
mettre en valeur cet art que nous faisons. Je pense que nous serons respectés
comme d’autres le sont ailleurs, à titre d’exemple Jamel Déboule, Michel
Gohou,…
-Peut-on vivre de la comédie au Congo?
Vivre de la comédie
au Congo, c’est un peu difficile mais je dirai oui car pour moi je vis de cela
et je m’en sors quand même, bien que ce ne
soit pas à notre satisfaction mais on a toujours dit que « quand on
a pas ce que l’on veut on se contente de ce que l’on a », donc on peut
vivre de la comédie au Congo. Il suffit de mettre une certaine volonté et
essayer d’innover. Comme moi le style que je fais c’est le « One man
Show » c’est-à-dire que je suis là seul devant les gens, devant des
milliers des personnes je fais rire. Comme actuellement j’ai des invitations qui arrivent, c’est la fin de l’année il ya vraiment des
gens, des écoles, des entreprises qui nous invitent, donc on peut vivre de la comédie.
Moi Dauphin Bulamatadi, de temps en temps je suis invité par le président de la
République, dans des manifestations officielles il m’invite où je parle de l’unité, de
l’amour à travers la comédie…donc on peut vivre de la comédie, si seulement on
a une particularité de cet art je crois qu’on peut facilement vivre de ça.
-Aujourd’hui vous êtes compté parmi les comédiens qui ont
émergé en RDC, quel est votre secret ?
Mon cher ami moi je
pense que le secret c’est le travail.
C’est le travail, c’est chercher à innover, faire plus que ce que les autres
ont fait, chercher à faire le meilleur de soi, bref mon secret c’est
« le travail ». S’inspirer des autres, développer, améliorer, se
mettre à un autre niveau, le niveau supérieur.
-Votre particularité est que vous êtes en me sure
d’imiter toutes les voix de personnes et surtout de grandes personnalités de ce
monde, dites nous comment vous y arriver et proposez-nous une pièce.
(Rires…)
Ecoutez !!! Comme je l‘ai dit au début c’est un don que Dieu m’a donné et que
je développe en suivant la personne que je veux imiter en la regardant de près,
voir ses faits, ses gestes, ça me permet de bien imiter la personne. S’il faut
vous faire une pièce d’imitation, je peux imiter plusieurs personnalités de mon
pays et comme c’est le cas les gens me reconnaissent souvent par la voix de
Mobutu, posez une question au Marechal Mobutu et je veux vous répondre. (http://soundcloud.com/fiston-mahamba-larousse/dauphin-imite-le-marechachal)
Ah très génial !!! (Rires…) ça ne m’empêche pas de
rire, est ce que nous pouvons écouter une autre imitation ?
Posez une question
au président Joseph Kabila. (http://soundcloud.com/fiston-mahamba-larousse/dauphin-imite-joseph-kabila)
-Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous bitter
dans l’exercice de votre métier ?
Les difficultés
comme je l’ai dit c’est la déconsidération, j’aimerai bien que dans notre pays
on puisse valoriser la comédie à un certain niveau comme aujourd’hui vous voyez
les films Nigérians sont en train d’être primé par ce qu’ils reçoivent le
soutien de leur gouvernement. Mais ici chez nous même dans des manifestations
on nous arrête aux entrées alors qu’on y est invité. Dernièrement mon collègue
Fiston Sai Sai failli se battre avec les gens qui gardaient l’entrée de la
Foire International de Kinshasa, FIKIN en lui faisant tarder à la porte alors
qu’il était attendu à l’intérieur pour livrer un spectacle.
-Quel conseil vous donnez aux autres jeunes qui ont
choisi la comédie comme métier ?
Le conseil que je
le donne est de les encourager qu’ils continuent à faire la comédie, c’est un
travail certes difficile à faire mais qu’ils cherchent à innover et à exceller,
faire ce que les autres n’ont pas pu faire, là où les autres n’ont pas pu
arriver qu’ils cherchent à y arriver surtout en y associant Dieu car Dieu est
une source d’inspirations, d’idées bien que les gens m’accusent des pratiques fétichistes,
mais moi j’ai toujours associé Dieu dans toutes mes inspirations et voilà
pourquoi je suis toujours en vogue. Excusez-moi de faire ma publicité pour ceux
là qui veulent suivre mon émission B-one Show, elle passe chaque samedi et
dimanche à 18 heures 10 minutes (17h10 GMT) sur B-one TV c’est sur
CANALSAT sur la fréquence 141 et là ils
vont suivre mon émission dans laquelle je reçois les autres comédiens et je
fais leur promotion.
-Votre message
(Rires…) mon
dernier mot c’est juste vous remercier d’avoir songé à moi, c’est comme ça que
le monde entier saura qu’il ya des gens comme vous qui s’intéressent à ce que
nous artistes faisons et aux autres artistes je les demande de continuer à
travailler.
Merci Dauphin Bulamatadi
Merci beaucoup.
Vous pouvez suivre
l’intégralité de l’interview en cliquant sur ce lien ci-dessous
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