dimanche 28 juillet 2013

Primés par CARAC. Voici les lauréats du trophée Lokole d’or de Beni

Les laureats recoivent leurs trophees a l'hotel Africa Vyaka. Photo: Juvenal Ndusha


C’est autour d’une grande soirée organisée ce 30 juin dernier Hôtel Africa Vyaka à Beni au Nord Kivu, que les lauréats du prix Lokole d’or ont été primés par la plateforme culturelle Caravane d’Animation Culturelle pour la Paix et le Développement Durable (Carac).
Les nominés ont été sélectionné partant de critères tels que l’excellence, la célébrité, le charisme, l’authenticité et l’innovation. Les candidats primés ont eu à accomplir une action visible au bénéfice de la ville de Béni tout au long de l’an 2012. Et voir même au début de l’année 2013. La popularité a été aussi un élément déterminant dans l’octroi de ce prix.
Plusieurs personnalités de ce coin de la république ont été récompensées par cette structure culturelle. Dans une soirée de gala dénommée « Vrai Lipanda », ces personnalités morales et physiques ont été honorées d’un trophée dans chacune des catégories puisées dans la plupart des domaines de la vie active.
Les primées physiques et morales
1. Prix de la défense des droits de l’homme : Asadho
2. Meilleure école : Savana school
3. Meilleure industrie locale : Savon safi
4. Meilleure coopérative d’épargne : Coopec Imara
5. Prix de la presse écrite : Syfia Grands Lacs
6. Meilleur entrepreneur : Evariste Litsomoya
7. Innovation bancaire : Rawbank
8. Meilleure entreprise : Vihum
9. Meilleure banque : Tmb
10. Femme politique : Azariane Bethofe
11. Prix de la promotion culturelle : AJPC/ Dady Saleh
12. Jeune leader : Maitre Jeampy Mufunza
13. Meilleure Ong Locale : Pap-RDC
14. Révélation politique : Aloyse Kanume
15. Icone de la jeunesse : Dady Saleh
16. Innovation industrielle : Kifaru Wine
17. Meilleure institution hospitalière : Santé plus
18. Homme politique : Mulemberi Vaumahwa
19. Meilleur chroniqueur musico-culturel : Fiston Mahamba Larousse
20. Prix de la télévision : Radio Tele Graben Beni
21. Meilleur dancing club : La Bourgeoisie
22. Meilleur hôtel : Africa Vyaka Hotel
23. Meilleur mécène musico-culturel : Mustafa Daudi
24. Révélation musicale : Mukofia Multicolor

BENI:ROND POINT DU 30 JUIN, LA BOURSE DU SEXE

Rond point du 30 juin en ville de Beni. Photo: Fiston Mahamba Larousse




Souvent appelé « Beni la ville Bénite » par ses habitants, ce centre urbain situe à plus de 350 au nord de Goma en province du Nord-Kivu ne donne pas l’image répondant a cette dénomination aux heures nocturnes. Le rond point du 30 juin, la plaque tournante de la ville pendant la journée devient un marché où les transactions se font autour du sexe.

Par Fiston Mahamba à Beni, Nord-Kivu

Il est environs 20 heures locales à Beni. Aux heures pareilles la plupart des activités ont cessé de fonctionner, surtout à cette période où l’insécurité est d’actualité. Les boutiques, magasins, alimentations, pharmacies, papeteries qui longent le long du boulevard Nyamwisi, l’artère principale de la ville ont presque fermé. Sur la route on aperçoit des taxis-motos et quelques véhicules de particuliers qui ramènent les gens à leurs domiciles. Le seul endroit qui reste encore en ambiance c’est le rond point du 30 juin. Ici tout s’installe: les vendeuses de malewa « petits restaurants ambulant » prennent place, les boites de nuit jouent de la musique la plus envoutante et c’est le moment d’arrivée de professionnelles de sexe qui viennent en petits groupes ou seules.

La foire s’ouvre

A 21 heures, les taximen en gilet orange qui travaillent pendant la journée arrêtent la circulation et laissent place à ceux vêtus en gilet noir qui prennent la relève jusqu’au matin. Les premières consommations de la bière et autres boissons se font commander dans des nganda « bar ». « Cela est une bonne formule pour passer une nuit d’ambiance. Consommer d’abord dans un nganda où la boisson est moins cher puis finir la fête dans un dancing club où tout est luxueux » déclare une jeune prostituée mineure d’âge. Au même moment les gens se retirent dans des coins sombres. Beni étant une ville non électrifiée, ces coins se retrouvent à quelques mètres de ces bistrots. Les conversations tournent autour du prix pour passer quelques minutes de plaisir sexuel. Les intentions venant de deux cotés et cela dépendant de plusieurs facteurs: l’accoutrement, la corpulence voire la façon de danser sur la piste.


Un tarif taillé sur mesure

Patience, professionnelle de sexe depuis deux ans nous donne les éléments qui influencent la fixation du tarif pour une relation sexuelle « Le tarif dépend du lieu de rencontre, de l’heure mais aussi de l’apparence du client ». Elle ajoute aussi qu’il est difficile de convaincre une fille de quitter ce lieu d’ambiance et d’aller passer une nuit avec un homme avant minuit « Nous n’acceptons d’aller avec un homme chez lui ou de passer nuit à l’hôtel avec lui avant zéro heure, nous devons d’abord maximiser nos recettes par des coups pressés » Le coup pressé est une relation sexuelle avec une prostituée qui dure généralement moins de trente minutes et comme le nom l’indique, elle se fait dans un état pressé : Très abordable de part son prix qui varie entre 1500 francs congolais « moins de 2 dollars américains » et 3500 francs congolais « moins de 4 dollars », le coup pressé est plus apprécié par des jeunes. Dans des boites de nuit le tarif se fixe à 50 dollars avant minuit et vers les petites heures du matin  il se négocie aux environs de 10 dollars.

Mains bredouilles (Maboko pamba)

Ceux qui passent des nuits dans cet endroit ne sont pas pour la plupart de bonne humeur le lendemain. Ils déplorent le mauvais comportement développé ce dernier temps par les prostituées: vol, escroquerie, chantage et autres sont les pratiques dont ils sont victimes de la part de ces filles. Ces prostituées se font accompagnées de shegue “enfants de la rue”   pour dépouiller les biens leurs clients. Sous anonymat un jeune homme déclare avoir tout perdu alors qu’il venait de passer une nuit dans la chambre d’un hôtel avec une prostituée  le 30 juin dernier lors de la fête de l’indépendance de la RDC. « Elle a d’abord profité de l’état de bruité dans lequel je me trouvais pour soutirer mon argent et mon téléphone portable puis le matin lorsque je n’ai pas su m’acquitter de sa facture, elle a alerté  le gérant de l’hôtel qui a confisqué  ma carte d’identité à retirer le jour où je paierai la somme double de cette facture. Je suis rentré chez moi le matin maboko pamba ». Plusieurs autres formes de dégâts ont été soulevé entre autres les rapports sexuels non protégés.

De leur part celles qui ont choisi le commerce du sexe comme profession ont décrit le calvaire qu’elles traversent entre 20 heures et 05 heures du matin. Une d’entre elles, Sandra 23 ans révolus explique « Pour mieux passer une nuit sans dormir et être capable de coucher avec plusieurs hommes je me drogue d’abord. Cela me permet de poursuivre mes activités nocturnes sans difficultés ». Mais elle déclare que sous cet état de la drogue elles courent beaucoup des risques. « Parfois les hommes mal intentionnés profitent de notre état pour abuser de nous : ils n’honorent pas nos factures, les agents de l’ordre nous arrêtent et nous libèrent sous condition de coucher avec eux,… »

La profession du sexe restant encore non règlementée en RDC, les professionnelles de sexe de Beni plaident pour une adoption d’une loi au parlement régissant leur travail enfin de pouvoir exercer ce métier dans le respect des principes et jouir d’une protection légale.

Un tarif taillé sur mesure
Patience, professionnelle de sexe depuis deux ans nous donne les éléments qui influencent la fixation du tarif pour une relation sexuelle « Le tarif dépend du lieu de rencontre, de l’heure mais aussi de l’apparence du client ». Elle ajoute aussi qu’il est difficile de convaincre une fille de quitter ce lieu d’ambiance et d’aller passer une nuit avec un homme avant minuit « Nous n’acceptons d’aller avec un homme chez lui ou de passer nuit à l’hôtel avec lui avant zéro heure, nous devons d’abord maximiser nos recettes par des coups pressés » Le coup pressé est une relation sexuelle avec une prostituée qui dure généralement moins de trente minutes et comme le nom l’indique, elle se fait dans un état pressé : Très abordable de part son prix qui varie entre 1500 francs congolais « moins de 2 dollars américains » et 3500 francs congolais « moins de 4 dollars », le coup pressé est plus apprécié par des jeunes. Dans des boites de nuit le tarif se fixe à 50 dollars avant minuit et vers les petites heures du matin  il se négocie aux environs de 10 dollars.
Mains bredouilles (Maboko pamba)
Ceux qui passent des nuits dans cet endroit ne sont pas pour la plupart de bonne humeur le lendemain. Ils déplorent le mauvais comportement développé ce dernier temps par les prostituées: vol, escroquerie, chantage et autres sont les pratiques dont ils sont victimes de la part de ces filles. Ces prostituées se font accompagnées de shegue “enfants de la rue”   pour dépouiller les biens leurs clients. Sous anonymat un jeune homme déclare avoir tout perdu alors qu’il venait de passer une nuit dans la chambre d’un hôtel avec une prostituée  le 30 juin dernier lors de la fête de l’indépendance de la RDC. « Elle a d’abord profité de l’état de bruité dans lequel je me trouvais pour soutirer mon argent et mon téléphone portable puis le matin lorsque je n’ai pas su m’acquitter de sa facture, elle a alerté  le gérant de l’hôtel qui a confisqué  ma carte d’identité à retirer le jour où je paierai la somme double de cette facture. Je suis rentré chez moi le matin maboko pamba ». Plusieurs autres formes de dégâts ont été soulevé entre autres les rapports sexuels non protégés.
De leur part celles qui ont choisi le commerce du sexe comme profession ont décrit le calvaire qu’elles traversent entre 20 heures et 05 heures du matin. Une d’entre elles, Sandra 23 ans révolus explique « Pour mieux passer une nuit sans dormir et être capable de coucher avec plusieurs hommes je me drogue d’abord. Cela me permet de poursuivre mes activités nocturnes sans difficultés ». Mais elle déclare que sous cet état de la drogue elles courent beaucoup des risques. « Parfois les hommes mal intentionnés profitent de notre état pour abuser de nous : ils n’honorent pas nos factures, les agents de l’ordre nous arrêtent et nous libèrent sous condition de coucher avec eux,… »
La profession du sexe restant encore non règlementée en RDC, les professionnelles de sexe de Beni plaident pour une adoption d’une loi au parlement régissant leur travail enfin de pouvoir exercer ce métier dans le respect des principes et jouir d’une protection légale.