lundi 18 novembre 2013

BENI: FAIRE LA PAIX À TRAVERS L’ART

Le folklore a été aussi au rendez-vous de ce festival. Ph. Fiston Mahamba

Du 26 au 28 janvier 2013 la ville de Beni  a vibré au rythme de la culture et des arts des pays de la région de Grands-Lacs. Plusieurs artistes peintres, dessinateurs, musiciens,… sont venus chanter, dessiner et exposer pour appeler les peuples de la sous-région à la culture de la paix.
Par Fiston Mahamba à Beni, Nord-Kivu
                                                                       Amani Kwetu
Le Festival international Amani Kwetu (ndlrla paix chez nous) a accueilli dans sa première édition pendant trois jours à Beni les artistes venus des villes de Kampala en Ouganda, Kigali au Rwanda,Bujumbura au Burundi, Bukavu, Goma, Butembo, Beni, Bunia et Kisangani en RDC. Une vision de Pacifique Pataoli, président d’Excellent Group et coordonateur du festival Amani Kwetu, ce dernier était organisé par l’Association des Jeunes pour la Promotion de la Culture AJPC, Dady Saleh en collaboration avec l'institut interculturel dans le Grands-Lacs Pole Institute avec un appui de la Mission des Nations Unies au Congo Monusco. Ce festival avait comme objectif faire la paix à travers l’art. « Si nos autorités politiques ont échoué à ramener la paix dans notre région, il est possible que nous le faisions à travers la culture » a déclaré Chito un artiste danseur venu de Kigali. Tout en reconnaissant les efforts fournis par les autorités des pays de Grands-Lacs pour ramener la paix dans la région, Moussa Demba chargé de l’information publique à la Monusco-Beni a dit que «l’art dans toutes ses facettes est un moyen efficace de s’exprimer. A travers ce dernier le message passe sans pour autant blesser  son récepteur. »

                                                                 D’intenses activités 
La devise de ce festival porte les premières lettres de pays de Grands-Lacs (Burundi, Rwanda, Uganda, Congo). Ph. Fiston Mahamba

Cet œuvre d’art a été réalisé en live par les artistes peintres et dessinateurs : il démontre comment cette région peut sortir de la guerre. Ph. Fiston Mahamba
 Tout est parti d’une caravane pour la paix : les festivaliers venus de ces différents coins de la région auxquels se sont jointes les différentes couches de la population de Beni constituées en majorité par des jeunes ont pris d’assaut le boulevard Nyamwisi. Ces derniers avaient un seul message à travers les chansons qu’ils scandaient et les affiches sur lesquelles on pouvait lire « levons nous et bâtissons ». Cette caravane a eu comme point de chute le stade municipal de Beni. Ici un concert populaire suivi d’une exposition d’œuvres d’art attendait ce millier des spectateurs venus assister à ce gala pour la paix. La deuxième activité de ce festival a été consacrée à une conférence tenue dans la salle de l’Hôtel Beni. Plusieurs orateurs sont passés du haut de la tribune parler de la paix. L’intervention de Dady Saleh président national de l’AJPC a surchauffé les esprits. Traitant du thème : «  Paix, Conscientisation  pour l’action » ce dernier a démontré qu’une société ne peut prétendre vivre sans conflit, alors que la paix dans son contexte général signifie « Absence des conflits », d’où la nécessité de fournir l’effort pour faire la paix chaque jour.  A la fin de cette conférence, une collecte des fonds pour assister les victimes de la récente guerre entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 a été faite par l’organisation. « Le thème du jour m’a touché, j’ai été conscientisé, voilà pour quoi je suis passé en action en contribuant à cette collecte » a affirmé Idi Limengo, un jeune participant. La dernière activité populaire de cette rencontre a été une soirée de gala qui a eu lieu dans la salle de l’Hôtel Africa Vyaka. 
Les élèves ont aussi pris part à la caravane pour la paix. Ph. Fiston Mahamba

                                                  Immortaliser cet événement
Pour encrer ce pacte de cohabitation pacifique entre le peuple de la région des Grands-Lacs dans la mémoire des générations présentes et futures, les artistes ayant participé à ce festival se sont enfermés dans un studio local pour enregistrer ensemble une chanson dédiée à la paix. Après son dernier mixage dans la ville de Goma, cette chanson intitulée "Amani Kwetu" sera vendue aux enchères dans le pays de la région et partout au monde pour  financer les actions en faveur de la paix longtemps recherchée dans cette partie de l’Afrique



                                         Ce qui reste du festival Amani Kwetu
Pour plusieurs participants à ce festival que nous avons contacté sept mois après la tenue de ce périple pour la paix, cet événement leur a permis de nouer plusieurs contacts et de se créer de nouveaux partenaires. Jeannette Momoti, artiste musicienne de la ville de Beni ayant été classée troisième à la quatrième édition du concours Vodacom Superstar, le festival Amani Kwetu a été pour elle une occasion d’ascension. «Grace à ce festival j’ai chanté avec les artistes étrangers qui m’ont invité à réaliser un featuring avec eux. Dernièrement je viens de réaliser une chanson intitulée Mpenzi Wangu avec le célèbre artiste Ougandais Babyshy Ov Kadho ». D’autres participants, surtout les jeunes ont dit avoir enrichi leurs carnets d’adresse et les réseaux sociaux, tel que Facebook, Tweeter,… leur permettent de rester en contact et ainsi s’échanger les différentes réalités auxquelles ils sont confrontées dans leurs milieux respectifs. Arsène Mapati, membre du comité d’organisation de ce festival témoigne avoir acquis des capacités à gérer et organiser un événement de cette taille mais aussi  pour lui, « c’était la première fois de vivre en live la danse contemporaine exécutée par un artiste Rwandais et Congolais». Donc ici l’échange s’est installé entre les communautés qui jadis cohabitaient difficilement.
Ce festival est une preuve que les Etats de la sous-région de Grands-Lacs doivent joindre l’art, la culture et la résolution pacifique de conflits à leurs pistes diplomatique, militaire, politique pour la résolution durable de cette crise qui a longtemps perduré dans cette région.
 



jeudi 7 novembre 2013

RUTSHURU, UN LIEU DE PELERINAGE?

Le drapeau congolais flotte de nouveau dans le territoire de Rutshuru. Photo: Mustafa Kemal Mulopwe


Le commandant de la 8eme région militaire au Nord-Kivu  le General Major Lucien Bahuma Ambamba commandant des opérations, étaient aussi présent, dans cette suite le Commissaire provincial de la police nationale congolaise au Nord Kivu le général Vital Umiya Awashango et le Colonel Mamadou Ndala Mustafa ainsi que d’autres collaborateurs du gouverneur de province.
La colline de Tshanzu située à une dizaine de kilomètre de l’Ouganda et le Rwanda voisin, quartier général du général autoproclamé Sultan Makenga, l’autorité provinciale a été surpris d’un arsenal d’armes et minutions de guerre ; plus de 300 tonnes appartenant aux rebelles du M23 trouvés sur le lieu.
Le Gouverneur du Nord Kivu plaide pour une enquête internationale en vue de déterminer le réseau des fournisseurs d’armes aux rebelles du M23 et autres déstabilisateurs de la région. Julien L’autorité provinciale n’a pas hésité un seul instant pour conclure que cette victoire des FARDC est une première depuis 1960. Julien Paluku indique que son passage sur la colline de Chanzu démontre que la RDC est déjà libérée.

Un lieu de pèlerinage ?
Depuis la chute de plusieurs positions jadis occupées par les rebelles du M23 entre les mains des militaires de l’armée congolaise, plusieurs autorités tant provinciales, nationales qu’internationales sont passées par ces lieux pour apporter leur soutien aux populations libérées. D’aucuns commencent à qualifier les villes de Kiwanza, Rutshuru, Bunagana et le triangle Tchanzu-Mbuzi-Runyonyi d’un lieu de pèlerinage pour se rendre compte de la réelle libération de ces agglomérations par les Forces Armées de la RDC(FARDC). Un habitant de Kiwanza nous a déclaré que plusieurs habitants de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu sont venus en masse passé que plusieurs habitants de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu sont venus en masse passer leur week end à Kiwanza et Rutshuru juste pour s’acquérir de la situation sur terrain. « Vu le nombre croissant des visiteurs (pèlerins) qui affluent dans cette zone on peut se dire que l’air de la paix commence à y être respirer après plus de 12 mois passés dans l’esclavagisme du M23 », nous souffle Jean Claude, un habitant de la cité de Kiwanza.

  Ce qui doit suivre

Lors de ses différents meetings dans les parties libérées, Julien Paluku Kahongya, gouverneur de cette province a prêché la non vengeance à l’encontre de ceux qui ont collaboré avec le M23 car selon lui, certains ont été forcé de travailler avec ce mouvement rebelle contre leur propre volonté. Mais cette volonte du gouverneur ne vas pas s’accomplir d’ici là précisent les sources militaires qui indiquent avoir arrêté lundi 04 novembre Monsieur Paul Ndeze, notable de Rutshuru, ancien chef coutumier intérimaire de Bwisha et Modeste Kabori, chef de groupement de Bukoma dans le Rutshuru. « Ils ont été interpellés à Rutshuru par les services spécialisés des FARDC puis placés en détention à la prison centrale de Rutshuru. Ils sont accusés tous les deux, de collaboration avec les rebelles du M23, selon des sources militaires. Ils seront entendus puis déférés devant les juridictions compétentes, selon la même source. »


Vous pouvez écouter Julien Paluku Kahongya dans ces propos recueillis par Mustafa Kemal Mulopwe en en cliquant ici.
 JPK CANZU