jeudi 6 février 2014

RDC : l’amnistie n’est pas signe d’impunité



 
Les députés nationaux au palais du peuple. Crédit Photo: John Bompengo/Radio Okapi
Par Fiston Mahamba Larousse à Beni, Nord-Kivu

L’Assemblée Nationale de la RDC a voté ce lundi 3 février la loi sur l’amnistie. Cette loi qui va couvrir les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013, avait peu avant son vote divisée les députés nationaux de la Majorité Présidentielle et ceux de l’opposition. La discorde se situait au niveau de la période qui allait être couverte par cette loi. La majorité voulait à ce que les faits commis entre 2009 et 2013 soient couverts par cette loi, alors que l’opposition proposait la période allant de 2001 à 2013. Finalement, les députés se sont mis d’accord sur la période allant de 2006 à 2013.
Après cette étape, la loi sur l’amnistie doit être promulguée par le chef de l’Etat.

Concernés par cette loi, les anciens chefs rebelles du M23, pour la plupart réfugiés dans les pays voisins de la RDC dont l'Ouganda et le Rwanda se sont exprimés. Serge Kambasu Ngeve, " secrétaire permanent du bureau politique du M23 qui à un certain moment se disait favorable aux propositions du gouvernement Congolais et qui n’émettait pas sur la même longueur d’ondes avec Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du M23 avant la signature des accords de Nairobi" estime que ce vote est un signe de bonne volonté manifesté par Kinshasa en vue de mettre en application les clauses des accords de Nairobi entre la RDC et le M23.
Il souligne cependant que même si le gouvernement Congolais examinera cas par cas les dossiers de membres du M23 pour déterminer leur éligibilité à bénéficier de cette loi, ceux qui ont commis des crimes doivent répondre de leurs actes devant la justice. Pour Serge Kambasu Ngeve, l’amnistie n’est pas signe d’impunité. " Notre mouvement n’est pas là pour défendre des actes qui sont contraires à la loi, bien que notre lutte au sein du M23 était politique pour défendre certaines causes qui ont été identifiées, cependant il n’était pas permis à certaines personnes de poser des actes qui soient contraires aux lois internationales et aux lois du pays" a-t-il martelé au téléphone de Fiston Mahamba Larousse.
Ecoutez Serge Kambasu Ngeve en cliquant ici

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